La parade des pharaons – Pharaohs Golden Parade. Partie 1, contexte et logistique.

Il y a des évènements qu’on attend parfois plus que d’autres dans le paysage international. Celui du 3 Avril 2021 signait pour moi l’aboutissement d’une longue attente, celle de l’inauguration tant attendue du National Museum of Egyptian Civilization. Un joyau architectural pour permettre l’accès à tous et à toutes au patrimoine égyptien. L’occasion de découvrir la Pharaoh Golden Parade.

Le 3 Avril 2021, je dédiais une journée à la Pharaoh Golden Parade sur mes réseaux sociaux afin de commenter en direct le soir cet évènement majeur pour tous les passionnés d’histoire, de musées et surtout…de momies.

L’inauguration du musée s’est déroulée le 3 Avril 2021 lors d’une cérémonie marquée par une incroyable orchestration dont le déplacement des 22 momies royales en marquait l’aboutissement. Une décision particulière en termes de transports de dépouilles mais surtout un challenge relevé haut la main par l’Égypte qui n’a pas perdu de sa splendeur en termes de tourisme et de discours autour de ce dernier. Revenons sur cette journée très spéciale ensemble, un déroulé que je vais agrémenter de mes commentaires en lien avec les deux sujets au cœur de ma vie professionnelle et de mon expertise : l’archéologie et le tourisme. Cela tombe bien, l’évènement regroupait les deux !

Le contexte : de l’ancien aux nouveaux musées.

Le National Museum of Egyptian Civilization (NMEC) est un projet de longue date qui s’inscrit dans les plans d’urbanisation de la ville du Caire par le président Al-Sissi. Construit dans la zone du site archéologique de Al Fustat, il a été designé à l’extérieur par l’architecte égyptien El Ghazzali Kosseiba, et à l’intérieur par l’architecte japonais Arata Isozaki. L’idée est de présenter la civilisation égyptienne depuis la préhistoire à l’époque moderne et surtout autour de six thèmes représentatifs du pays : l’aube de la civilisation, le Nil, l’écriture, l’État et la société, la culture matérielle, les croyances et la pensée et la galerie des momies royales. Tout un programme sachant que le transferts d’objets et leur récolement rassemble des milliers d’artefacts, on imagine le travail colossal en amont du déplacement des collections. Le NMEC est un musée qui ne doit pas être confondu avec l’autre musée très attendu qui lui se trouve à Gizeh (où se trouvent les fameuses pyramides et le Sphinx) : le Grand Egyptian Museum. Un musée qui doit ouvrir mi 2021 si les travaux et les conditions le permettent. Ainsi, les collections qui proviennent de plusieurs collections dont celle du musée Égyptien du Caire se retrouvent dispatchées mais toujours sous contrôle des autorités et des conservateurs. Dans le fameux musée égyptien du Caire, facilement reconnaissable avec sa façade ocre et son environnement verdoyant, la salle des momies était une des salles les plus visitées. En effet, cette salle relativement nue présentant les momies dans un écrin de verre à l’écart du flot de visiteurs était un must-do du musée. Les rois et reines du passé n’étaient malheureusement plus dans des conditions optimales de conservation et il a fallu envisager un déplacement avec toute la sécurisation nécessaire à leur statut royal et surtout face à leur fragilité.

Le musée Égyptien du Caire : petite histoire.

L’ancien musée du Caire si souvent dépeint dans les films d’aventure ou miroir des périodes d’Egyptomania représentait bien son époque puisqu’il a été inauguré en 1902. Avec ses deux étages, ce sont 160 000 objets qui étaient exposés et conservés et le musée représentait une étape essentielle pour de nombreux touristes afin de voir entre autres le trésor de Toutankhamon et son fameux masque mais également la salle des momies.

Il faut remonter au XIXe siècle ce qui fait du musée du Caire le plus ancien musée du Moyen Orient. Pour l’architecture du monument, un concours international a été créé pour trouver l’architecte. Cocorico, c’est un français, Marcel Dourgnon qui a été sélectionné ! Les liens entre l’Égypte et la France se sont intensifiés sous diverses formes depuis 1798, année d’arrivée des troupes de Bonaparte. Pour autant, la langue française a été entre le XIXe et la première moitié du XXe une langue parlée en particulier en milieux aisés. Ce qui fait de l’Égypte actuellement un pays qui fait partie de l’Organisation Internationale de la Francophonie, élément très visible le soir de la parade des Pharaons avec une traduction en français proposée par l’état égyptien.

Plans de Marcel Dourgnon – GALLICA / BNF
Plans de Marcel Dourgnon – GALLICA / BNF

Le chantier du musée égyptien a été mouvementé entre l’architecte, les différents fournisseurs et autres intervenants dans ce chantier qui avait pour mission de protéger et mettre en valeur les antiquités égyptiennes au début du XXe siècle. Bien que l’intérêt pour les antiquités locales remonte à fort loin dans l’histoire moderne, on peut noter l’impulsion d’un autre français pour ce projet muséal : Jean-François Champollion. Ce dernier bien connu dans le milieu de l’égyptologie et principalement pour son déchiffrage de la Pierre de Rosette, s’est alarmé durant la moitié du XIXe siècle de la nécessité de créer un endroit dédiée aux collections et à leur protection. Si des endroits existaient déjà pour certains artefacts, le projet de musée quant à lui plus massif et plus important a germé dans l’esprit du Vice Roi Méhémet Ali suite aux échanges avec l’égyptologue. Bien que des collections soient déjà exposées à partir de 1835 au musée de Boulaq, le chantier du musée égyptien du Caire prenait alors une autre ampleur.

Le pillage archéologique est légion en Égypte durant ces périodes. Il devient impératif de protéger les objets, les corps et les lieux. Surtout qu’à partir du déchiffrement de la pierre de Rosette, c’est tout un nouveau pan de l’égyptologie qui débute avec la possibilité de comprendre, de traduire et surtout d’identifier les individus et tout ce qui compose l’héritage écrit de cette civilisation. Le musée s’est trouvé doté de nombreux conservateurs français mettant en place à leur façon des protocoles fortement inspirés des pratiques occidentales. La chronologie du Conseil suprême des Antiquités égyptiennes, service de conservation des antiquités de l’Égypte le montre :

  • 1858-1880 : Auguste-Édouard Mariette, créateur du service
  • 1881-1886 : Gaston Maspero
  • 1886-1892 : Eugène Grébaut

Service des antiquités de l’Égypte

  • 1892-1897 : Jacques de Morgan
  • 1897-1899 : Victor Loret
  • 1899-1914 : Gaston Maspero (2e fois)
  • 1914-1936 : Pierre Lacau
  • 1936-1952 : Étienne Drioton
Carte postale ancienne du musée – collection personnelle.

Il faut attendre la suite de Etienne Drioton avec Mostafa Amer pour voir figurer des noms arabophones dans cette liste d’individus prestigieux. Quant au musée du Caire, le premier conservateur égyptien est Mahmud Hamza en 1941. La révolution de 1952 finira par marquer tous les services par la présence égyptienne en leur sein. Parlons quelques instants d’un des conservateurs qui m’a beaucoup marquée : Pierre Lacau. Il est né en France en 1873, nous pouvons le voir dans la liste ci-dessus entre 1914 et 1936. Si l’on pense en termes de découverte importante en Égypte à ce moment là…la découverte de Toutankhamon en 1922 avec les fameux anglais Howard Carter et Lord Carnavon.

Pour autant, un frenchie était là aussi et c’est Pierre Lacau. Nous sommes en des temps particuliers puisque le 11 Novembre 1922, l’indépendance de l’Égypte est reconnue par le Royaume-Uni. Le 26 Novembre 1922 la tombe de Toutankhamon est découverte. Si Pierre Lacau et sa rigueur d’égyptologue en lien avec la politique toute fraîche égyptienne tient à ce que les découvertes restent en Égypte, les anglais eux revendiquent leur droit à emmener la moitié du trésor en Angleterre. On imagine aisément les tensions et les débats qui ont eu lieu dans la communauté scientifique à ce moment là. Voici un exemple assez parlant de la présence française en Égypte et en particulier dans le monde des antiquités. De plus, laisser la main aux français plutôt qu’aux anglais était moins risqué pour la préservation du patrimoine local car vus de façon différente par les égyptiens.

Ainsi, l’histoire de musée au cours du XIXe et du XXe siècle se parle aussi en termes de conservation de momies. Des momies au statut important puisqu’elles représentent dans la collection la marque physique des pharaons de l’ancienne Égypte mais également de leurs proches de sang royal. Les projets de modernisation et d’urbanisme du Caire à l’origine de l’érection du musée du NMEC ou encore du Grand Egyptian Museum, le GEM, ont conduit à la mise en place de travaux pharaoniques et d’une logistique importante de transport des collections.

Pour autant, si l’exposition physique de momies fait débat dans le paysage scientifique et muséal tant pour des questions de conservation mais surtout d’exposition et de traitement des restes humains, l’Égypte a toujours pris le parti de présenter ses momies. Le musée du Caire égyptien avait placé les momies dans une salle assez épurée et dans une ambiance séparée de la cohue du musée. Cette visite très impressionnante pour les visiteurs restait un des moments majeurs d’une découverte du musée du Caire. Il semblait tout à fait normal dans la politique de conservation et d’exposition des momies égyptiennes que ces dernières fassent partie du clou du NMEC dont l’ouverture s’est faite au public le 4 Avril 2021. Pour cela, nous le verrons, le musée a été conçu pour offrir un environnement très étudié pour les momies royales dont 5 seront exposées pour la toute première fois au public.

C’est une émotion toute particulière pour ceux qui comme moi ont rencontré ces illustres personnages lors d’une visite au musée égyptien du Caire. Un bâtiment emblématique à l’origine de bien des vocations. En tous cas, mon souvenir vif de ma venue en Egypte quand j’étais toute jeune m’a aussi donné l’envie de découvrir le spectacle pour cette inauguration.

L’exposition de momies

Pour connaître l’exposition publique de momies en musée, il faut d’abord que des musées existent. Pourtant, les momies sont connues depuis l’antiquité puisqu’elles étaient déjà sujettes aux pillages. Des pillages qui ne se sont pas arrêtés dans le temps et qui ont connu des courbes de croissance et de décroissances. Des pillages pour des raisons multiples que ce soit pour les “trésors”, pour la pharmacopée et pour leur exposition en cercle privé puis en institution. Ainsi, elles sont connues, elles sont cherchées, pour autant cela ne veut pas forcément dire qu’elles sont respectées. En 1898, une découverte importante va permettre de découvrir certaines momies qui ont été transportées dans la parade dorée des pharaons. La découverte du tombeau KV35 dans la vallée des rois par Victor Loret, un lyonnais, va permettre de découvrir un des tombeaux les mieux conservés de cette nécropole. On parle pour KV35 de “cachette royale”. Au cours de la XXIe dynastie (entre – 1069 et – 945) une partie des momies royales ont été déplacées et cachées de la cupidité des pilleurs. Ce qui a permis leur découverte par Victor Loret et son équipe. Une découverte relativement miraculeuse tant les momies ont été éprouvées dans l’histoire. Loret a laissé des carnets de ses découvertes et il est un personnage important de l’égyptologie. Bien sûr, tout ne s’est pas fait en une fois, il a fallu des intervenants, des allers retours, des missions ainsi que toute la complexité de l’égyptologie de ces époques.

La mort qui a respecté la beauté sévère de la femme et la grâce mutine de l’enfant, semble s’être amusée de l’homme et l’avoir tourné en dérision.

Victor Loret 1899 page 15

Pour autant, les découvertes macabres de Loret ne l’ont pas empêché d’avancer et de continuer les recherches. Il a laissé des descriptions très intéressantes à ce propos. Il est surtout épigraphiste philologue et va beaucoup relever les inscriptions dans les tombeaux. Il va fouiller progressivement et prendre le temps de faire les relever alors que la tentation d’aller directement vers la momie royale pourrait se comprendre.

Victor Loret en étude de momie.

Les momies du 3 Avril 2021 n’ont certainement pas été les premières à bénéficier d’un trajet post-mortem royal en dehors de leurs funérailles. En effet, en 1900, 9 momies ont été transportées au cours d’une procession orchestrée par Gaston Maspero, héritier professionnel de Auguste Mariette. Il est nommé à l’époque à la direction du Service des antiquités égyptiennes et du musée d’Archéologie égyptienne de Boulaq (premier musée local ouvert en 1835 dont les collections ont été envoyées en 1905 au musée du Caire). D’après Renan Pollès, la procession était devancée par une centaine d’hommes. Pour autant, les autres momies restées sur place ont été exposées dans la vallée des rois et pour certains, cette “attraction touristique” était plus sordide qu’autre chose surtout à une époque où les gens voulaient absolument voir des momies.

Celles conservées en 2021 au musée égyptien ont connu pour certaines de grands voyages entre la Vallée des Rois et le Caire et surtout, elles bénéficient d’un statut très à part en comparaison des œuvres du musée. En effet, nous parlons de restes humains – qui constituent un type de collection très particulier dans les musées – et surtout nous parlons de personnages royaux. Des pharaons hommes et femmes car la reine Hatchepsout a également fait parti du voyage.

Voici la liste en ordre chrologique différent de celui de la parade :

La parade et l’inauguration du nouveau musée ont connu quelques aléas de calendrier jusqu’à ce jour très attendu du 3 Avril 2021. Pour autant, les momies resteront 15 jours supplémentaires après leur arrivée au NMEC entre les mains des scientifiques sur place pour s’assurer de leur santé et surtout bien les installer dans leur nouvel environnement étudié en termes d’hygrométrie, de température et de lumière pour qu’elles puissent être dans des conditions optimales. L’ancien musée ne permettant plus ces conditions, c’est une nouvelle ère placée sous le signe de la recherche et de la conservation qui se joue dans ce nouveau hall des momies. Une volonté politique et historique d’affirmer la grandeur de l’Egypte et de son passé. Mais également de permettre à chaque égyptien de prendre connaissance de son passé via des salles thématiques par ordre chronologique.

Extrait de la bande annonce de la parade des momies.

Un hall qui a été soigneusement caché en amont de l’inauguration. Nous savons que les vitrines et les équipements ont été créés pour leur préservation. Chaque momie sera présentée à côté de son sarcophage pour celles qui en ont un associé. Comme cela a été présenté lors de l’inauguration filmée, un montage vidéo viendra expliquer les croyances à propos du voyage dans l’après-vie et surtout pour comprendre comment ce déroulait ce dernier d’un point de vue mythologique. J’imagine que des explications techniques seront apportées via des cartels et des écrans tant à propos des momies que de leur méthode de conservation. En effet, il y a des différences techniques selon les périodes, tout n’est pas connu dans le détail mais la recherche avance pour en savoir plus.

On ne peut penser à remettre les momies dans la Vallée des Rois. Si certaines y sont toujours comme celle de Toutankhamon en environnement contrôlé, le tombeau de ce dernier est en sursis. Et pour cause, la vallée des rois peut accueillir entre 5000 et 10 000 visiteurs par jour en fonction des arrivées de bateau sur le Nil… comme pour les grottes et leurs peintures rupestres chez nous, le dioxyde de carbone, les fluctuations de température et l’humidité engendrent des problèmes en lien avec la conservation. Champignons et bactéries prolifèrent alors sur les surfaces mettant en danger des œuvres millénaires.

De plus, les momies en questions ont pour beaucoup été trouvées dans une cachette, c’est-à-dire qu’elles ont été disposées là en dehors de leur tombeau d’origine déjà à l’époque de l’Égypte antique. Enfin, plus de 600 kilomètres à travers le paysage désertique séparent Le Caire de Louxor. Un voyage trop risqué pour des momies qui ont besoin d’une attention de chaque instant. Comme nous le verrons, rien que pour le trajet de 40 minutes lors de la parade, toutes les précautions ont été prises pour éviter des chocs aux momies.

Genèse et organisation de ce grand projet

C’est en 1982 qu’a été demandé au gouvernement égyptien par l’UNESCO de proposer un projet pour le NMEC du Caire et pour le Musée de la Nubie à Assouan au Sud du pays. Fait étonnant, le projet d’installation du musée sur les zones de fouille de Al-Fustat dans les années 2000. En 2017, les portes du musées ont été en partie ouvertes mais c’est en 2021 que s’est déroulée l’inauguration complète et officielle. Plusieurs musées ont donné des parties de leurs collections au NMEC et le musée du Caire en fait partie. Abdel Fattah al-Sissi, élu président de la République arabe d’Egypte en 2014 puis à nouveau en 2018 était naturellement présent à la cérémonie d’inauguration. Le projet s’inscrit durant ses mandats basés également sur une urbanisation du Caire et une remontée économique et touristique du pays. La parade des pharaons est un évènement très marketé avec des produits dérivés comme des timbres, mais également une grande campagne sur tous les réseaux sociaux existants de la part de l’Office de Tourisme Experience Egypt et du Ministère du tourisme et des antiquités. Ainsi, la préparation de l’évènement se faisait tant physiquement pour les préparatifs que virtuellement pour drainer des viewers internationaux.

Le tourisme en Égypte a été marqué par divers évènements ces dernières années qui ont fait énormément baisser le nombre de touristes. En 2020, les revenus du pays en lien avec le tourisme ont baissé de 69%. C’est un chiffre énorme pour un pays qui compte beaucoup sur son tourisme culturel dans l’ensemble du pays et balnéaire au Nord. L’opération pharaon s’inscrit donc dans ce que nous avons l’habitude de voir de la part de l’Office de tourisme du pays : une promotion léchée, précise et surtout avec un retentissement international. Ainsi, si la cérémonie du 3 Avril possédait également un écho politique dans le mandat du président et cela était visible comme pour tout évènement d’importance par la présence des membres du gouvernement, il est à noter que madame Audrey Azoulay directrice générale de l‘UNESCO était présente. Le projet NMEC / UNESCO prenait alors tout son sens dans l’observation des résultats des travaux au cours de la soirée.

Mise en place des éléments et marketing de l’évènement

Assez tôt dans l’année 2021, les annonces autour de la parade ont été lancées progressivement sur les réseaux sociaux de l’Office de Tourisme et du Ministère des Antiquités. Grâce à diverses bandes annonces et trailers, la communication en arabe et en anglais était ainsi diffusable à l’international. L’évènement était facilement reconnaissable grâce au logo et aux couleurs choisies pour la campagne marketing.

La procession qui a été gardée secreète jusqu’au Jour J a été dévoilée en direct grâce à un streaming – diffusion en ligne en direct – sur Youtube et à la télévision. Ces streamings et les chaînes de télévision ont retransmis en arabe, anglais et français sur les canaux égyptiens. Difficile d’avoir un chiffre exact du nombre de personnes qui ont travaillé tant au niveau du matériel que de la logistique, de la sécurité à la création et composition de l’évènement que j’estime être à la hauteur d’une ouverture ou fermeture de Jeux Olympiques.

Le cœur de la parade était bien sûr de transporter les momies. Mais transporter des momies demande une logistique toute particulière. Ainsi, ce ne sont pas un véhicule mais 22 qui ont été fabriqués et designés aux couleurs de la parade. Eclairés de LED pour éviter l’effet de chaleur, les chars ont été équipés d’anti-chocs puissants pour protéger les momies qui ont été placées dans une enveloppe d’Azote pour garder un environnement semblable au leur dans les musées.

Le nom de chaque voyageur est inscrit en arabe, en hiéroglyphe et en anglais pour permettre d’identifier ces derniers au cours de la parade. Les jeux de lumière ont été très utiles durant la parade comme nous le verrons dans la suite de cet article. On imagine que le coût du chantier autour de cette remise à neuf de l’offre culturelle égyptienne pouvant aller à hauteur de plusieurs milliers, millions voire milliards de dollars au fil des ans méritait bien cette parade. Une parade nous le verrons qui a été pensée dans les moindres détails. Des détails qui ont été habilement saupoudrés de références à l’Égypte antique et surtout une volonté on l’imagine presque, de plaire aux pharaons et à leur grandeur. Un pari difficile qui a été relevé haut la main. Bien que les goûts occidentaux et orientaux soient très différents, l’Egypte nous a montré son savoir-faire en termes de jeux de lumière comme à leur habitude sur les monuments du pays au cours de soirées sons et lumières. Quelques jours plus tard, quelques voix s’offusquent d’un spectacle qui traduit également la volonté politique de mettre en avant le passé pharaonique de l’Égypte par le biais d’un évènement de ce type. Si la forme est critiquée par certains sur les réseaux sociaux, l’évènement dans ses aspects politiques mérite une analyse objective et surtout de la part de connaisseurs de la société égyptienne et de ses évolutions. L’analyse de politologues serait alors intéressante maintenant que le spectacle est passé.

A 18h00, le monde entier était devant son écran pour découvrir un show qui a été minutieusement préparé. Nous savions que des musiciens et artistes seraient présents au cours de cette cérémonie. Mais les spectateurs dont j’ai fait partie, nous avons été transportés dans un monde très loin de ce que nous vivons actuellement. Et pour notre plus grand bonheur.

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Découvrez la parade par ici et mes commentaires en particulier en lien avec les symboles et les éléments qui la composent !

Sources : LECONTE, Marie-Laure Crosnier. Le projet de Marcel Dourgnon conservé au département des Estampes et de la photographie In : L’architecte Marcel Dourgnon et l’Égypte Paris : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2010 (généré le 03 avril 2021).
https://www.francophonie.org/
Gady Eric. Le Musée des Antiquités du Caire : un lieu de mémoire pour les Egyptiens ou pour les Occidentaux ?. In: Outre-mers, tome 93, n°350-351, 1er semestre 2006. Sites et moments de mémoire, sous la direction de Robert Aldrich. pp. 81-90.
Vandier Jacques. Notice sur la vie et les travaux de M. Pierre Lacau, membre de l’Académie. In: Comptes rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 114ᵉ année, N. 3, 1970. pp. 520-535.
https://www.victor-loret.mom.fr/
https://www.franceculture.fr/architecture/le-musee-des-antiquites-du-caire-emblematique-vestige-occidental-de-legypte
https://www.veilleinfotourisme.fr/international/pays-de-d-a-m/egypte/egypte-les-revenus-touristiques-ont-chute-de-plus-de-69-en-2020
https://egymonuments.gov.eg/#
http://egypt.travel/
https://ocim.fr/ouvrage/les-restes-humains-dans-les-collections-publiques/
Veiga, Paula. “Studying Mummies and Human Remains: Some Current Developments and Issues.” Journal of the Washington Academy of Sciences, vol. 98, no. 2, 2012, pp. 1–21. JSTOR, www.jstor.org/stable/24536526. Accessed 4 Apr. 2021.
Angela Stienne, « The Egyptian mummy in UK museums: cultural histories and object biographies », Technè [En ligne], 44 | 2016, mis en ligne le 19 décembre 2019, consulté le 04 avril 2021. URL : http://journals.openedition.org/techne/993 ; DOI : https://doi.org/10.4000/techne.993




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