Cet article a été écrit pour vous présenter des cas dentaires passionnants. Le poids des mots peut choquer les plus sensibles malgré leur choix rigoureux, c’est pour cela que j’avertis en amont de la lecture. Également, ce sujet qui touche au corps et à sa modification pouvant en perturber plus d’un en opposition avec leur vision personnelle des choses, je demande un maximum d’objectivité de la part du lecteur, qu’il soit d’accord ou non avec ces pratiques, là n’est pas la question. Il s’agit d’une présentation de cas.
Lors de l’exhumation d’un corps ou de la présentation d’un cas au public, les premiers commentaires portent régulièrement sur la denture du défunt si cette dernière est en très bon état pour une datation lointaine. Critère non exhaustif de la beauté dans le monde, on observe néanmoins une forme de mondialisation dans le jugement de la denture prônant de plus en plus le modèle des dents parfaites. Les critères dentaires ont changé avec les époques à l’image des canons de beauté. Néanmoins, le martellement publicitaire pour des dents blanches et droites nous vient directement du grand cinéma hollywoodien où des dents de couleur classique ressortaient grises à l’écran. Il fallait donc y remédier et avoir les dents les plus blanches possibles. Évidemment, le cheminement vers une norme de ce type s’est produit au fil du temps et ne résulte pas uniquement du poids lié au milieu cinématographique. La denture est également un indicateur social et économique dans l’imaginaire collectif et bien sûr, le sourire constitue une part non négligeable du langage non verbal.
Retour aux défunts. L’étude de ces derniers permet de constater une réelle évolution dans le traitement dentaire, tant à des fins médicales qu’à des fins esthétiques. L’étude de la denture apporte dans ses aspects les plus techniques un très grand nombre d’informations : âge supposé, habitudes alimentaires, mastication ou utilisation des dents à des fins d’outillage, mauvaise croissance, maladies et bien d’autres. Cette odontologie du mort est elle même une discipline scientifique à part entière et reste très complexe. Elle forme pourtant un duo fort avec l’anthropologie ou la paléopathologie. L’archéologie permet de découvrir des cas de dentitions particulières et de modifications dentaires chez nos ancêtres. L’anthropologie classique permet d’avoir des retours d’observations sur des pratiques existantes ou au contraires disparues et ce dans diverses sociétés. Les observateurs et scientifiques du passé ont décidé de les étudier en tentant de faire des classifications. La date de la première classification des mutilations dentaires n’est pas déterminée de façon claire. Différentes sources s’accordent à dater les premières classifications précises entre 1880 et 1913. Néanmoins, nul ne sait si elles découlent d’un inventaire, d’observations in situ ou encore de mise en relation de textes ethnographiques. Ces classifications se basent sur des illustrations suite à des observations et permettent de visualiser les différentes modifications.
Différentes classifications :
- Classification de Magitot en 1890 décrivant 6 mutilations différentes.
- Classification de Saville en 1913 répertoriant 16 types de mutilations chez les précolombiens.
- Classification de Baudouin en 1924 répertoriant les mutilations en 6 catégories
- Classification de Montandon en 1934 réduit à trois grands genres les mutilations intégrant dans la catégorie du limage dentaire plusieurs autres types de modifications.
- Classification de Borbolla en 1940 portant sur les populations anciennes de mésoamérique et repérant 24 typologies.
Il est à savoir que nombre de ces chercheurs ont à leur époque tenté de reproduire de façon expérimentale sur des mâchoires de défunts, les formes observées. Pour certains, la fracture systématique des dents jusqu’au bas de la couronne les a découragé. On assiste à une forme d’archéologie expérimentale de la part des chercheurs en vue d’étayer leurs recherches. Preuve que ces modifications demandent pour les praticiens un savoir-faire précis.
De nos jours, de nouvelles classifications apparaissent afin d’améliorer toujours plus l’étude de ces cas. En 2015, le journal L’information dentaire n°13, une classification plus simplifiée est proposée par Pierre-Alain Canivet, Felix Molloumba, Rémi Esclassan. Cette classification contient cinq catégories elles même subdivisées :
- Les coronoplasties où la forme de la dent va être modifiée sans être supprimée : apointuchage pouvant avoir différentes formes, diastème avec suppression des bords revêtant diverses formes.
- Les amélopasties qui désignent des scarifications de l’émail comme des rainurages (à ne pas confondre avec un développement anormal de ce dernier en lien avec des carences).
- Les ornements, placés sur la face visible de la dent par exemple grâce à un forage spécifique en surface de l’émail sans atteinte de la pulpe.
- Le laquage avec, comme son nom l’indique, un recouvrement des dents avec un produit teinté.
- La suppression qui peut dans un cadre symbolique et esthétique se traduire par l’avulsion d’une dent saine.
Pour cet article, je vais me baser principalement sur cette classification ci-dessus afin de garder une idée de vulgarisation pour parler des mutilations dentaires volontaires. Ces classifications ne sont pas définitives et sont sujettes à modifications, reclassifications selon le temps, les théories, les chercheurs et les découvertes. C’est à travers des cas archéologiques qui me semblent pertinents pour montrer la variété de mutilations dentaires que je vais illustrer cet article.
Les coronoplasties
Les coronoplasties concernent la forme directe de la dent. La modification de la dent et de l’émail peut se faire grâce à différentes techniques. Les outils utiles à ces modifications diffèrent d’un pays à un autre, d’une culture à une autre. C’est un élément complexe dans le cadre archéologique car bien que l’observation actuelle ou passée chez les peuples qui pratiquent la mutilation dentaire nous offre des indices, les objets archéologiques liés à ces modifications manquent. Malgré la possibilité de déterminer une technique d’affilage ou d’apointuchage sur les dents grâce aux micro traces d’outils, la forme et l’utilisation de ces derniers restent très débattues au sein de la communauté scientifique. On peut alors émettre des hypothèses entre observations actuelles, restes humains anciens, en revanche tout ce qui concerne la façon de procéder et la signification restent des questions perpétuelles en suspens. On peut alors observer les techniques de certains peuples africains comme les Bantous, les Pygmées ou encore les Afars mais aussi en Asie à Bali dans certaines zones. Je me suis posé la question de savoir si la tradition venait à se modifier avec le temps faisant alors évoluer les ornements et leur degrés.
Ce qui intéresse dans les études des mutilations dentaires, ce sont les raisons, la façon de procéder, le maintient d’une bonne santé suite à ces actions. Ces interventions peuvent présenter de gros risques. Ils sont visibles au niveau de la dent en cas de nerf atteint mais aussi pour le post-opératoire avec possibilités d’infections, d’abcès ou bien de déplacement des dents occasionnant une modification de la denture initiale et parfois de la phonation. Néanmoins, les premiers observateurs ayant relevé la présence d’apointuchage chez certains peuples comme chez les Komkombas vivant au Nord du Togo ont assimilé ces dents à un comportement anthropophage. Certes, ce comportement était occasionnel pour cette tribu, mais les dents pointues ne sont pas une caractéristique à relier directement à la pratique et surtout ne doit pas être généralisée. Également, des modifications dentaires à première vue non médicinales sont déjà supposées sur certains cas néolithiques. N’ayant pas réussi à trouver de cas préhistoriques hors interventions à des fins médicales, je ne suis pas en mesure de préciser une datation du cas le plus ancien répertorié dans le cadre des mutilations.
En observant diverses techniques d’apointuchage dans le monde, outre la diversité des formes, il s’avère que l’outillage est relativement simple. On retrouve des objets tranchants en métal, un élément pour marteler (marteau ou masse), une lime pour le gros du travail et une lime à grain différent pour la finition. Le praticien, et ce pour toutes les cultures, se devait donc de posséder un savoir-faire bien défini pour exercer. On ne peut donc pas assimiler une pratique à une autre tant la portée symbolique et rituelle si il y en a une, diffère selon les peuples. Dans la famille des coronoplasties, nous retrouvons aussi des cas d’encoches triangulaires, arrondies ou en créneau modifiant la forme de la dent, mais également ce qui est nommé soustraction qui correspond à l’ablation d’une partie de la dent et ce de forme variable. Comme je l’ai mentionné précédemment, la classification chez les peuples de Mésoamérique est intéressante puisqu’en termes archéologiques, nous avons un panel de cas plutôt variés correspondant à cette aire géographique et sur diverses périodes. La couronne dentaire est donc modifiée mais n’est pas supprimée entièrement.
Les améloplasties
Les améloplasties correspondent à des scarifications de l’émail à ne pas confondre avec des défauts de croissance de ce dernier. Pour ce cas là, la diversité de motifs est grande, allant d’un nombre de traits variables ou avec différentes orientations de ces derniers. Dans le cas où les rainures horizontales et verticales se croisent, un motif de damier est alors observé. Pour ces cas là, c’est l’interprétation du motif mais également le nombre de rainurages selon les dents et selon l’emplacement de ces derniers qui sont au centre des études. Une pratique qui peut à première vue sembler discrète. Certains cas ont été observés sur des défunts vikings inhumés en Europe. Il n’est pas rare d’avoir plusieurs modifications dentaires sur une même dents comme dans les cas que je présente. Ci-dessous, en plus des scarifications, on observe qu’il y a eu limage des dents. J’ai tendance à imaginer qu’une améloplastie puisse pourquoi pas être couplée avec un laquage pour faire ressortir ces dernières. Un élément que je rechercherai à l’avenir quitte à compléter cet article.
Les ornements
Les ornements dentaires se définissent par la pose d’un élément fait à base de métal ou de minéraux dans une cavité faite expressément pour le recevoir. Ces inlays, nom donné communément à ces ornements, montrent à quel point la maitrise des outils et des procédés se devaient d’être pointue afin de ne pas atteindre les zones de la dent sujettes à des douleurs.
Dans le cadre archéologique, la civilisation Maya offre de magnifiques exemples de ces ornements. Des cas recensés chez les étrusques sont à mentionner, mais j’aborderai l’art dentaire étrusque dans un autre article portant sur l’appareillage dentaire ultérieurement. L’or et l’argent sont privilégiés pour les ornements de par leur valeur mais également leur évolution au contact de la salive dans le temps. Outre la sculpture faite dans la dent permettant l’adhésion de l’inlay, l’hypothèse de l’apposition d’un ciment permettant l’adhésion à la paroi dentaire est envisagée par de nombreux chercheurs au cours du temps. Les inlays minéraux se fixent dans les encoches sculptées pour que tout tienne à la perfection à l’image d’un ornement sur une structure de bijou pour aider à visualiser. Les finitions se classifient également car toutes les techniques ne sont pas identiques. L’étude de tous ces éléments montrent la complexité de l’étude de la mutilation dentaire et de sa classification globale. Un cas plus rarissime et encore en cours d’hypothèse serait le comblement de l’encoche par une pâte, un liant comme une matière à base d’oxyde de fer en poudre. Cela est comme je l’ai dit au stade d’hypothèse, l’avenir apportera probablement de nouvelles réponses lorsque des cas supplémentaires aideront à savoir si tout cela est recevable pour le comblement par liant. J’imagine que sur le long terme, l’utilisation d’une pâte à base de fer s’avère évoluer de façon plus que particulière dans le milieu buccal.
Le laquage
La laquage des dents est une pratique qui est toujours observée au Vietnam actuellement à titre d’exemple. En 1907, Bonifacy rapportait dans le bulletin et mémoires de la société d’Anthropologie de Paris un constat et une réflexion que je vois d’un œil amusé et bienveillant concernant le cheminement des idées dans le cadre de l’anthropologie et la confrontation des observations et surtout, il remet en place les ethnographes parlant du bétel (élément organique) comme cause de la coloration des dents.
Concernant le laquage des dents en noir chez les annamites :
“Les populations de l’Indo-Chine, contrairement à celles de la Chine ont l’habitude de mâcher le bétel qui conserve admirablement les dents mais les rend noires, cette coloration est même recherchée par coquetterie… Or ce n’est pas le bétel qui rend les dents noires, les hindous et les chinois du Sud en usent et ont les dents parfaitement blanches, par contre les japonaises mariées n’en usent pas et ont les dents parfaitement noires. Il faut pour leur donner cette couleur procéder à une opération très compliquée et très pénible”.
Comme mentionné, on retrouve le laquage dentaire dans plusieurs pays asiatiques et aussi pour certains peuples du Pacifique. La couleur du laquage peut varier bien que le rendu soit en général foncé. On retrouve la pratique au Japon sous le nom de Ohaguro. Outre les représentations en estampes ou on retrouve la tradition encore vivante chez certaines personnes au Japon (chez certaines geishas et dans le théâtre Kabuki). En termes de découvertes archéologiques, ces dernières tendent à confirmer l’existence de la tradition à partir de 250 après J-C, mais des découvertes archéologiques antérieures en Papouasie peuvent faire penser à une tradition bien plus ancienne. Au Japon, le laquage dentaire était attribué dans le passé aux femmes mariées et/ou aristocrates ou bien à certains samouraïs aux époques féodales et par la suite, la pratique commencera à disparaître durant l’ère Meiji. Les dents noires sont alors un signe de beauté aux yeux des japonais à cette époque. Le procédé d’application et les produits utilisés diffèrent selon les peuples. Au Japon il sera à base de limaille de fer et de matière organique avec une poudre riche en acide tannique. Ces mélanges hautement corrosifs ne doivent en aucun cas être mis sur les muqueuses pouvant occasionner brulures et teinte non désirée. A contrario, dans d’autres endroits d’Asie, les laques ou goudrons peuvent être à base de plantes, de résineux ou un mélange de tous ces éléments appliqués par étapes précises. L’histoire de Bonifacy rappelle que l’amalgame entre éléments naturels chiqués que l’on retrouve chez les personnes pratiquant le laquage des dents n’est pas automatique. D’où les nombreux débats anthropologiques sur la composition des laquages et les effets du chiquage quotidien.
La suppression, avulsion.
Il s’agit d’extraire volontairement la dent. L’avulsion dentaire concerne des dents saines et au contraire des amputations de la couronne, ici il s’agit de l’intégralité de la dent qui est retirée. Plusieurs méthodes peuvent alors être utilisées, certaines dans le long terme comme le fait de créer un environnement favorisant la mobilité de la dent ou bien au court terme par martellement ou par la chaleur. Je ne souhaite pas mettre d’illustration du résultat ou des opérations pour ménager les plus sensibles. Cette catégorie de mutilation reste très complexe à étudier sur des cas archéologiques au premier abord car il est important de définir si la dent a été enlevé ante ou post mortem, si cette dernière était saine ou non. Autant d’éléments importants à analyser avant de déterminer une avulsion dentaire entrant dans le cadre de la mutilation volontaire.
Motivation et soin
L’intérêt d’étudier un sujet comme celui des modifications dentaires volontaires est qu’il compare l’étude des populations disparues avec celle des correspondant à des cas archéologiques retrouvés. Il faudra alors appliquer la plus grande prudence en cas de comparaison car les motivations des peuples liés aux cas archéologiques ne sont pas fondamentalement les mêmes que celles des peuples existants actuellement. La première hypothèse à propos des modifications dentaires est souvent celle du rite. La part rituelle se retrouve en effet chez de nombreux peuples les pratiquant, que le rite soit en lien avec des croyance ou bien une étape de la vie, passage à l’âge adulte par exemple. Néanmoins, elles peuvent se référer à d’autres éléments : Hiérarchiques, économiques, encore symboliques voire esthétiques. C’est en cela que l’on distingue bien la mutilation dentaire volontaire aux actes d’odontologie permettant de conserver une bonne santé bucco-dentaire. Ces actions sont la plupart du temps faites sans anesthésie malgré l’utilisation de plantes pouvant calmer la douleur à venir. Il y a aussi une grosse part de travail mental lorsque les modifications interviennent dans un cadre rituel ou d’un rite de passage. Suite à ces opérations, le régime alimentaire va être complètement transformé sur une période relativement longue et des soins naturels peuvent être apportés en complément pour soulager. Le plus gros risque de ces opérations en dehors de l’action en elle même reste le post opératoire. Outre les abcès, infections, pertes de dents et possibles désordres au sein de l’organisation des dents, c’est également tout un ensemble de sensibilités qui peuvent être notées, des fissures, des nécroses, des douleurs à la mastication ou bien à la phonation avec une sensibilité exacerbée du passage de l’air dans la bouche. Des mutilations qui ne sont pas sans conséquences et qui peuvent être dramatiques en termes d’effets pouvant aller jusqu’au décès en cas de septicémie. Il est important alors d’insister sur le savoir-faire complet du praticien chargé de ces opérations.
Le cas des inuits du Groenland
Dans le cadre de ces recherches sur les modifications dentaires, j’ai passé en revue la plupart des peuples cités dans les rapports, thèses et documents sur la mutilation dentaire. Pourtant, les inuits ne sont cités dans aucun. Pour le cas des inuits du Groenland, j’ai constaté que les dents retrouvées sur des squelettes de momies d’époque médiévale ne comportaient pas de modifications dentaires volontaires. Les altérations rencontrées étaient dues à l’utilisation de la denture pour travailler la peau de phoque et présente une usure liée à ces actions. On a donc une diminution de la couronne avec des pertes ante mortem. En analysant des photographies du début XXe, un cas m’interroge. On voit bien que la taille de la couronne est réduite mais la couleur est très sombre sur le portrait de la femme tatouée. Sur des cas archéologiques, j’ai noté la présence de tartre sur certaines dents les recouvrant intégralement. Néanmoins, je m’interroge sur l’hypothétique existence de modifications chez certains individus de ces peuples déjà très ornés de par leurs tatouages faciaux ayant une signification bien précise. Éléments que l’on peut retrouver assemblés à un tatouage bucco-dentaire ou dentaire/ginginval pour certains peuples comme chez les Mentawai ou sur des photos d’archive des Mancagnes de Guinée-Bassau ou des Bagobo des Philippines. J’ai croisé dans une étude de 2015 une très brève mention de modification dentaire chez certains inuits du Canada parlant de la découpe du bas de certaines dents afin de se différencier des chiens. La modification dentaire afin de se différencier des animaux est quelque chose de tout à fait admis et n’est pas exceptionnelle. Je continuerai mes recherches sur ce sujet et je rectifierai cette partie d’article en cas d’éléments trouvés.
Conclusion
Comme nous l’avons constaté, l’étude des mutilations dentaires est très différente pour les populations disparues et pour les populations actuelles. Elle est pluridisciplinaire, elle englobe les sciences humaines mais aussi les sciences dures lors de l’étude des composants des inlays ou encore des laques par exemple et bien sûr les études médicales. Cet article fait figure de présentation de cas, néanmoins la lecture de thèses et d’articles internationaux permet de découvrir plus en détail ces pratiques. Les motivations des modifications chez les peuples anciens restent alors difficile à déterminer malgré des analogies possibles chez leurs descendants ou d’autres peuples actuels. Ces études sont en évolution constante en concordance avec de nouveaux squelettes découverts sur des sites archéologiques. Mais tout cela est également un sujet de réflexion sur nos normes, nos codes et remet en question notre propre vision de la beauté et des pratiques liées à la dentition.
Le prochain article dentaire portera sur l’appareillage, élément à bien distinguer de la mutilation dentaire mais présentant des cas archéologiques tout à fait fascinants qu’il me tarde de vous faire découvrir.
Merci de votre lecture.
Sources :
-Tooth Mutilations & Dentistry in Pre-Columbian Mexico, 1976 Fastlicht
-Dental ritual mutilations, The journal of forensic odonto-stomatology Octobre 2013 -Proposition d’une nouvelle grille de classification des altérations dentaires volontaires en anthropologie, Mutilations soustractives, Pierre-Alain Canivet, Felix Molloumba, Rémi Esclassan, L’information dentaire n°13, 1er Avril 2015
-Dental aesthetics as an expression of culture and ritual, E. Labajo González, B. Perea Pérez, J. A. Sánchez Sánchez, M. Mar Robledo Acinas, BDJ 208 23 Janvier 2010
-Dental modification : An anthropological perspective, Danielle M Barns, University of Tennessee, 2010
-Contribution à l’étude des altérations dentaires socio-culturellesn Thèse de Monsieur Canivet 2012
-Recherches sur les mutilations maxillo-dentaires préhistoriques” Bulletin du -Groupement international pour la recherche scientifique en stomatologie. – 1970. – 2 : Vol. 13. – pp. 133-310.
-Tecnicas de decoracion dental en Mexico. Un acercamiento experimental, Actualidades Arqueologicas pasado en presente. – 2002. – pp. 18-24.
-A propos des dents noires des Annamites et de la chique de bétel, Bulletins et Mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris, Bonifacy 1908
-Etudes du site de Qilakitsoq – Groenland, bibliographie à venir pour un prochain travail programmé.
-https://www.adc-fl.com/dental-anthropology-and-bioarchaeology
– Absolute geomagnetic intensity record from pre-Columbian pottery dates elite Tlailotlacan Woman in ancient Teotihuacan, Avto Goguitchaichvili, Verónica Ortega, Jorge Nukyen Archer, Aout 2017
J’ai parfois entendu que les Massaï du Kenya s’enlevaient les incisives pour des raisons “esthétiques”, mais aussi pour pouvoir nourrir un malade atteint du tétanos. Le tétanos est mentionné dans certaines publications comme https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4945341/ , mais j’ai toujours un peu de peine à y croire … Pourquoi ne pas casser les dents des malades au moment où on doit les nourrir plutôt que par “prévention” ?
Avez vous des infos à ce sujet ?