Les momies de la collégiale de Saint-Bonnet-le-Château : recherches et réflexions autour de l’exposition des dépouilles.

Entre deux confinements, l’été à été propice à la découverte de lieux culturels en France. De Dijon à la Bresse, de la Chaise-Dieu à Saint-Bonnet-le-Château, les visites ont été nombreuses.

Ainsi, depuis plusieurs années on me parle en effet de ces fameuses momies qui ont été l’objet de plusieurs vidéos tant sur le net que dans les journaux télévisés quand il s’agit de parler de patrimoine étrange et local. J’ai donc eu l’occasion de m’y rendre durant l’été 2020 pour découvrir de mes propres yeux ce lieu dont on me parlait tant. J’ai tenté en 2018 d’envoyer un email pour pouvoir avec autorisation me rendre dans la crypte. Mes travaux étant peu reconnus à l’époque, je n’ai malheureusement réceptionné aucune réponse. Je découvrais alors les momies derrière leur vitre cette année comme les autres visiteurs et tentais de voir les détails de ces dernières grâce au zoom de mon appareil photo.

L’aventure dans la région avait déjà fait l’objet d’un mini épisode de podcast sur une anecdote croisée lors de ce périple ce coup-ci dans le Puy de Dôme. Le mort dans la gniole du Puy-de-Dôme – Ou le Frankenstein de la bibine H. Granet à écouter ci-dessous.

La collégiale de Saint-Bonnet- le-Château

Saint-Bonnet-le-Château est d’un calme exceptionnel le jour où nous nous y rendons. La visite guidée permet de découvrir des trésors d’architecture comme les peintures murales du XVe dans la chapelle basse qui valent vraiment le coup d’œil et dont le visiteur peut en acheter des images à la petite boutique. Et bien sûr, la bibliothèque et sa collection de manuscrits et d’incunables sont à découvrir. La collégiale est repérable de loin puisqu’elle est érigée en hauteur de ce petit bourg castral renommé en particulier au XIVe et XVe siècle. Plusieurs périodes se succèdent d’un point de vue architectural ce qui ravira les adeptes d’archéologie du bâti dans le lectorat. Avant de se diriger vers l’espace où l’on peut contempler les momies, j’invite les visiteurs à découvrir en premier lieu l’intérieur de la collégiale qui est vraiment très joli et où l’on trouve d’ores et déjà quelques éléments funéraires intéressants. Je vous recommande d’ailleurs chaudement la visite guidée du lieu qui permet d’en savoir plus et d’avoir l’avantage de découvrir l’endroit en compagnie d’une spécialiste. Il est également possible de visiter l’église librement, mais pour découvrir la chapelle basse et la bibliothèque il faut prendre la version guidée.

J’ai beaucoup apprécié laisser mes yeux se promener sur les détails de l’intérieur de la collégiale, ils sont riches et de périodes diverses, c’est un régal pour les yeux. J’ai d’ailleurs tellement observé que je n’ai fait que peu de photos de l’intérieur à part les éléments macabres que j’ai pu croiser. C’est une ambiance particulière que l’on retrouve dans cet édifice, j’étais pressée de découvrir les fameuses momies, mais le reste m’a tellement intéressé en termes architecturaux que la visite libre a duré un certain moment à la fraîcheur de l’édifice qui nous permettait de nous refroidir durant cette chaude journée d’été.

Les momies et les études associées

De toutes les momies que j’ai pu croiser durant ces années dédiées à leur découverte dans leurs lieux de conservation, je peux dire que les momies de Saint-Bonnet-Le-Château m’ont fait un effet qui ne m’est jamais arrivé avant. Du point de vue éthique la présentation de momies est toujours un vif débat (et à raison), je restais perplexes à celles de ce lieu. Pourtant, quand on parle aux gens de la région, ils sont nombreux pour ceux âgés de la soixantaine à avoir visité les momies à l’époque où l’on pouvait descendre dans la crypte où elles résident. Une activité scolaire en somme pour certains d’après les témoignages que j’ai écouté. Pour autant, ces momies bien que spectaculaires pour le novice n’apportent pas nécessairement d’informations didactiques poussées à leur propos.

Le premier rempart au savoir quant à leur origine, c’est tout d’abord le fait de ne pas savoir pourquoi elles sont là. Et comme à chaque fois que l’on ne sait pas, de nombreuses théories sont avancées dans le temps pour tenter de justifier. Ainsi, quand on recherche à propos de ces momies, on lit que les individus ont été tués ou encore enfermés dans cette crypte et laissés pour mort ou encore que l’on ne sait tout simplement pas ce qu’il s’est passé. En réalité, la dernière hypothèse semble la plus appropriée : nous ne savons pas vraiment. Néanmoins, plusieurs pistes semblent plus plausibles que d’autres.

Carte postale ancienne avec en légende une des hypothèses.

Revenons à la découverte, en 1837, des travaux sont effectués au sein de l’église en vue d’une restauration. En soulevant une dalle, des corps sont retrouvés dans une crypte et leur état de conservation impressionne énormément les artisans. Bien sûr, chez Le Bizarreum, on cherche avant tout à creuser les informations que l’on nous donne. J’ai donc entamé mes petites recherches d’archives pour étoffer ce que l’on trouve en général sur internet à propos des fameuses momies.

Tout d’abord, il faut remonter à 1891 pour trouver la première étude solide à leur propos. C’est le Docteur Parcelly qui nous l’offre dans son “Etude historique et critique des embaumements avec description d’une nouvelle méthode”. Ce docteur se destine d’abord à des études religieuses où il excelle. Cependant, après ses doctorats, il décide de s’intéresser à la médecine et en particulier à l’anatomie et à l’étude du corps humain. Il rencontre à Lyon le docteur Lacassagne (dont j’ai longuement parlé lors de ma conférence d’Octobre 2020 de Lyon Sciences) et va se spécialiser sur les questions autour de la conservation des corps. En 1891, année de publication de l’ouvrage suscité, il obtient alors un nouveau doctorat dans le domaine. Il est une figure majeure de l’histoire laissant derrière lui la méthode d’embaumement du Docteur Parcelly et du Docteur Dubois (un autre élève de renom).

Ainsi, la première grosse étude des momies de Saint-Bonnet-Le-Château se trouve à mon sens dans l’ouvrage du Docteur Parcelly.

Page 72, il relate ce que des témoins oculaires ont pu constater au moment de la découverte qu’il mentionne comme les auteurs de l’histoire de Saint-Bonnet-Le-Château.

Le 3 Octobre 1890, le docteur et ses collègues se rendent sur place. Ce dernier décrit dans l’ouvrage de nombreux détails allant de l’altitude de la crypte à son orientation. Le sacristain qui accompagne le docteur et ses compères raconte que 159 corps ont été retrouvés entassés pêle-mêle dans ce qu’ils appellent la chapelle des morts. Au moment de la visite de Parcelly il y a 23 cadavres momifiés dans la crypte. Il décrit des hommes et des femmes qui sont tous marqués par l’effroi. Là dessus je rejoins Parcelly. Si les personnes sans vie ont rapidement la mâchoire qui se relâche (on le voit bien quand nous allons chercher des corps dans le cadre des pompes funèbres), en archéologie et en anthropologie, cela nous donne des squelettes (ou des momies naturelles) hurlants ou souriants. Ces expressions ne signifient pas nécessairement une attitude particulière peri-mortem. Pour autant, les corps décrits par Parcelly sont tous dans des positions qui évoquent une tentative de protection ou encore des doigts enfoncés dans des membres comme crispés. Déjà à l’époque, Parcelly n’est pas très impressionné par les momies dont certaines ont le squelette apparent. Le sacristain leur assure qu’elles étaient intactes lors de leur découverte et qu’elles se sont abîmées au moment de la tentative d’exposition pour le grand public de ces dernières. Cela ne m’étonne que peu puisque je les trouve en état très moyen également. Attention, comme je le rappelle souvent, ici le terme momie est employé pour des momies naturelles, des corps qui se sont momifiés sans action humaine. La momie peut ainsi être naturelle grâce à l’environnement où le corps se trouve, ou faite de la main de l’homme. Ici, aucun corps n’a reçu de traitement pour une conservation volontaire. Ainsi, Parcelly estime qu’un léger début de décomposition s’est opéré avant qu’il ne s’arrête pour des causes qu’il explique. Ainsi, il pense que la température constante et la sécheresse de l’air du caveau occulté sont à l’origine de ces conservations. Si les historiens locaux parlent de mise à mort à l’époque des troubles avec les Huguenots, Parcelly lui avance que la crypte pouvait en réalité être une oubliette avec son traditionnel occulus comme on peut le voir dans les oubliettes et châteaux médiévaux. Encore une fois, cela est une hypothèse qui jouxte également celle en lien avec le terrible Baron des Adrets qui aurait pris ces personnes pour cible. Mais il est important d’avoir le panel d’hypothèses pour permettre une étude dans son ensemble des diverses sources et travaux existants. Un travail qui n’est pas toujours facilité si il y a un manque d’archives locales ou des pertes de données.

Dans ses travaux, Parcelly évoque que plusieurs momies ont été données à des musées d’histoire naturelle et en particulier à celui de Montbrison. J’ai contacté le musée qui m’a confirmé la présence d’une momie entreposée au musée du vivant de Jean Baptiste d’Allard en 1840, qui constituait un grand cabinet de curiosité, ancêtre de nos musées actuels. En revanche, l’existence d’autres momies in situ n’est pas connue malgré le texte de Parcelly en 1890. Erreur ou perte dans le temps ? Difficile à dire si la traçabilité n’est pas bien documentée dans le temps. Je remercie Marie Bastard du Musée d’Allard pour sa réponse à propos de la momie connue dans leurs collections.

Entre nous, ce qui m’a énormément frustrée, c’est que de partout j’ai pu lire “grâce à des analyses Carbone 14 en 1997, il a été possible de dater ces momies lors du XVIIe annulant ainsi toutes les hypothèses”. J’ai cherché très longtemps le fameux rapport Carbone 14, en plusieurs langues d’ailleurs (anglais, français, espagnol et allemand). J’ai demandé in situ des références, j’ai eu un nom qui n’a jamais dévoilé aucune recherche. J’ai cherché auprès de laboratoires, dans des thèses ou tout autre document susceptible de faire apparaître cette recherche dont tout le monde parle. En Décembre 2020, je trouvais la piste de 1995 pour la datation C14 à au centre CDRC à Lyon. Tant de kilomètres pour au final avoir l’information dans ma propre ville. Grâce aux bons conseils d’un de mes contacts archéologue à Lyon (Quentin Rochet, merci à lui), nous mettons la main sur le fameux échantillonnage ayant servi en 1995 à valider la datation après 1650 sur la base de données de l’ArAr. On peut constater que les échantillons 1 et 2 sont mentionnés.

Échantillon 1
Échantillon 2

Alors, j’ai contacté le laboratoire afin de savoir si des archives existaient à propos de ces prélèvements et analyses. Une demande restée sans réponse. Tout comme lors de mes prises de contact avec l’organisme touristique qui gère la collégiale : aucune réponse. Nous avons eu une information cet été de la part de notre guide. Celle d’une équipe autrichienne qui analyserait en ce moment même les momies. Aucun nom ni laboratoire n’a été évoqué et rien n’est ressorti de mes nombreuses recherches. Je reste tout de même attentive à une possible publication sur l’internet académique.

Pourquoi chercher des informations quand un panneau explicatif existe in situ ?

Les lieux historiques et touristiques ont le mérite de pouvoir transmettre des informations à un public averti ou novice. Néanmoins, tous les discours que l’on retrouve officiellement et repris par la suite dans les médias autour de ces momies évoquent des informations très peu sourcées. Des informations évasives et aucune trace des noms des scientifiques qui ont travaillé sur les cas ou encore une chronologie des recherches existe de façon claire autour de cette communication. J’ai bien conscience que les choix et la mise en place de cartels ou de discours peuvent se confronter à des décisions qui ne relèvent pas uniquement des personnes rattachées au lieu-dit mais également au conseil municipal et à la collectivité. Des mises en place d’éléments qui ne sont peut-être ni prioritaires ni possibles en fonction du budget alloué au lieu par la ville.

L’attrait pour des corps conservés est souvent accentué par les aspects folkloriques voire légendaires. Les corps de Saint-Bonnet ont toujours l’étiquette des emmurés vivants et des morts violentes qui leur collent à la peau. Néanmoins, le visiteur qui aurait un bagage en anthropologie biologique notera tout de suite que ce manque d’informations sur les études est dommageable. Que ce soit pour la transmission des connaissances auprès du public en général mais également auprès du public académique : il est alors difficile de faire des recherches autour de corps qui restent les dépouilles mortelles d’individus et qui méritent le respect tant dans leur conservation que dans la transmission d’informations à leur propos.

Depuis de nombreuses années, les restes humains et dépouilles exposées au public entrent en jeu dans de nombreux débats autour de l’éthique et de la conservation. Il en ressort qu’en plus du respect dont jouit le défunt même une fois trépassé, l’exposition de restes humains répond à des règles et à des usages qui changent dans le temps. La grande fragilité des momies de la crypte et le fait que cette dernière ne soit plus accessible est un premier pas vers une éventuelle protection. En revanche, dans un monde où le tourisme funéraire est en plein essor, il est important que l’exposition de restes humains soit encadrée et explicitée par des informations solides du point de vue scientifique et que ces informations soient accessibles. Le manque d’informations claires sur la chronologie des recherches porte préjudice à un site qui possède une telle curiosité et qui est souvent présenté dans divers médias nationaux ou régionaux. Bien que des archives locales soient manquantes, toutes les recherches de Parcelly jusqu’à aujourd’hui ne sont que très peu relayées voire pas du tout. Un site touristique à forte teneur historique, qui plus est présentant des restes humains doit redoubler d’efforts pour permettre une contextualisation globale du site aux visiteurs. Si la momification naturelle n’est pas une exception en France et dans le monde, les méthodes de communication autour sont très variées. Bordeaux a décidé d’inhumer ses momies pour présenter à la place un film explicatif autour de ces dernières. Les musées qui présentent encore des dépouilles au public évoluent avec les débats actuels autour de l’éthique au sein des collections et du traitement des restes humains, non plus comme des artefacts mais bien comme des défunts. L’évolution des mœurs autour du traitement des corps et des restes vit de profond changement, des débats, colloques et chercheurs se penchent sur ces questions tant sur le terrain en archéothanatologie que dans le cadre muséal.

Il est à noter que la collégiale propose en plus de ses visites guidées, un casque de réalité virtuelle (disponible à l’usage hors épidémie Covid) qui permet de voir les momies comme si vous y étiez. Je n’ai pas testé ce dispositif puisqu’il n’était pas disponible et je n’ai pas la teneur du discours dans cet audio. Néanmoins si cet audio parle des éléments ci-dessus, cela serait absolument enthousiasmant pour quiconque s’intéresse à l’histoire globale des momies. La collégiale a également partagé sur sa page Facebook un petit podcast fort distrayant et bien conté mais qui n’étoffe pas les sources citées autour des diverses recherches scientifiques. D’ailleurs, vous pourrez retrouver plein de choses intéressantes à découvrir grâce au site de l’Office de Tourisme Loire Forez.

Revoir son discours et son visuel autour d’une présentation de restes n’est pas anodin. Bien que la fermeture de la crypte il y a quelques années a été un premier pas en vue d’une conservation et d’une exposition différente, la transparence de propos et surtout des recherches autour de ces corps me semble primordiale. A une époque où la présence de corps humains est de plus en plus décriée par le public dans l’espace culturel, il est assez notable de constater -malgré les efforts mis en place avec les moyens de la ville autour des momies- que le discours scientifique n’est pas poussé. Beaucoup de gens ne connaissent pas forcément le site, mais les momies, elles, sont régulièrement présentées à la télévision, sur internet ou encore sur Youtube – cf la vidéo de Patrick Baud en introduction d’une de ses vidéos autour de la mort- sans pour autant étoffer le discours scientifique. Pour autant, le lieu est les momies reste mentionné de façon régulière dans les guides classiques de tourisme mais également dans les guides plus particuliers comme l’Atlas Obscura qui est une référence en tourisme curieux et macabre. Tant d’éléments qui montrent qu’il y a un intérêt pour ces corps.

Si les raisons d’une présence de corps restent obscures tant pour les chercheurs que pour les habitants de la zone, la présence d’un discours plus construit sur les façons de procéder en termes de recherche autour de ces momies serait salvateur. Les débats autour des restes humains sont très présents dans les sphères scientifiques, il m’est d’avis que de montrer des corps sans un discours complet est alors contre-productif pour la compréhension d’un site, la compréhension des corps et surtout la compréhension pour le public de continuer à voir ces corps exposés. Ainsi, l’exposition de dépouilles ne serait efficiente sans un discours adapté. Cela n’enlève rien à l’intérêt global du site et de ce bourg qui est charmant en dehors bien-sûr des momies, mais c’est surtout mon bagage et mon travail qui m’a donné envie d’écrire cet article qui trouvera peut-être un écho. J’ai bien conscience de la difficulté parfois financière de mettre en place de nouveaux éléments pour dialoguer auprès du public. Ces éventuels obstacles je les ai bien connus aussi en musée pour tenter de valoriser des collections qui ne disposaient que de peu de moyens. Néanmoins, un simple panneau explicatif des démarches scientifiques apporterait une vraie plu value à ce site historique et justifierait également la présentation des corps en 2021. Le tourisme autour des momies n’est pas nouveau, que ce soit pour celles de Palerme relatées dans mon ouvrage où là nous avons des momies faites par la main de l’homme, et dans d’autres endroits où ces dernières sont naturelles.

Pour autant, valoriser des momies naturelles reste complexe et souvent les dépouilles sont présentées de façon très simple comme c’est le cas avec les momies naturelles de Venzone en Italie qui sont uniquement disposées dans des vitrines puisque l’intérêt scientifique n’est pas très développé. Elles restent ainsi une curiosité locale. Le point commun entre tous ces cas reste une découverte fortuite de corps relativement récents conservés naturellement avec un intérêt mineur à contrario de corps naturellement conservés trouvés dans d’autres contextes comme des momies naturelles anciennes ou encore les corps des tourbières. L’intérêt de ces corps récents est de tenter de comprendre pourquoi ces derniers ont été conservés, et donc étudier l’environnement permettant leur conservation. L’autre intérêt est de comprendre des évènements historiques et pourquoi pas comprendre également des phases comme des moments d’épidémie avec une étude paléopathologique autour du Choléra au Mexique. Les momies de Venzone ont parlé et ont été intéressantes du point de vue de la microbiologie mais aussi de l’histoire autour de leur étude avec des dissections et des analyses faites avec les moyens de l’époque au XIXe siècle et par la suite au XXe. Les momies naturelles possèdent une réelle histoire de leur étude même dans des endroits reculés qui présentent parfois comme à Venzone une muséographie minimaliste. Cette histoire est importante du point de vue historique mais également de l’histoire de la médecine, de l’embaumement, de l’anthropologie biologique et parfois médico-légale. Une histoire du traitement des dépouilles souvent méconnue du grand public et qui pourtant nous apprend énormément d’éléments sur la façon dont les scientifiques du passé ont tenté de comprendre pourquoi et comment des momies naturelles se sont formées dans divers endroits du monde. Dorénavant, ces études se traduisent par des analyses, prélèvements et observations qui vont être enrichies des diverses spécialités de recherche qui entourent l’étude d’un corps conservé. Encore une fois la preuve que les corps parlent et que ce qu’ils disent revêt un aspect interdisciplinaire marqué et marquant.

Pour conclure cette petite enquête, l’idée est de montrer qu’il y a énormément d’éléments possibles à vulgariser et à expliquer au public autour de corps conservés si un lieu prend la décision de continuer à en présenter. Un travail qui demande bien-sûr une certaine recherche et expertise mais qui n’est pas impossible puisque nous l’avons vu, tant les momies de Saint-Bonnet-Le-Chateau qu’ailleurs bénéficient de l’intérêt de la recherche de façon poussée ou sporadique dans leur histoire. Un intérêt qu’il peut alors être intéressant à divulguer pour une totale transparence de l’histoire du vivant des individus présentés mais également à propos de leur vie post-mortem et des recherches et questions associées. Ayant bien conscience que l’intérêt principal du site est la collégiale et son rayonnement dans la région, la partie consacrée aux momies n’est pas à négliger dans le discours global autour de ce lieu passionnant.

Je reste à disposition de l’équipe qui s’occupe du lieu pour communiquer si cela les intéresse bien que mes multiples demandes soient restées malheureusement sans réponses. En tous cas, ne négligez pas cette petite ville si vous passez dans la région ! On y passe un bon moment et surtout le tourisme et l’économie auront bien besoin de notre présence suite à la crise du Covid qui met en difficulté les acteurs de la culture !

Juliette Cazes – Mon email pour me contacter lebizarreum@gmail.com.

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Sources :

Compilation d’éléments récoltés auprès du lieu-dit et témoignages.
L’ouvrage de Parcelly.
L’échantillonnage cité dans la base de l’Arar.
CONDAMIN et LANGLOIS, Abbés. Histoire de Saint-Bonnet-le-Château. D’après les manuscrits conservés aux archives locales et départementales, avec six vues hors texte, trente phototypographies et la reproduction des principales pièces originales. Reprise de l’édition de 1885. Monographies des villes et villages de France. Tome 1. Paris : Le Livre d’Histoire, 2006. 560 p.

CONDAMIN et LANGLOIS, Abbés. Histoire de Saint-Bonnet-le-Château. D’après les manuscrits conservés aux archives locales et départementales, avec six vues hors texte, trente phototypographies et la reproduction des principales pièces originales. Reprise de l’édition de 1887. Monographies des villes et villages de France. Tome 2. Paris : Le Livre d’Histoire, 2006. 471 p.



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